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Victoria Jane Blackwell

Je suis allergique aux fleurs et aux bananes. Il parait que je suis une fille forte, surement la plus forte qui vous sera donné de rencontrer. Bordélique, mais propre, ahah, c'est-à-dire que je fais le rangement une fois tous les trente-six du mois, j'aime pas ranger ça me prend la tête, ce qui fait que je perds tout enfaîte et si je vous dis un truc du genre "c'est le bordel, mais c'est MON bordel, je sais où sont les choses." N'y croyez pas, c'est des grosses conneries. Drôle, quoi ça vous étonnes ? Je suis une grande comique, j'aime bien les bonnes parties de rigolade. Têtue, j'aime pas avoir tort, j'ai toujours raison, même quand j'ai tort et bah non j'ai raison. Sarcastique, la petite phrase qui cloue le bec en deux secondes c'est moi qui l'ai toujours, j'aime voir la tête que font les gens quand je leur ferme leur grande bouche. Vindicative, je me venge toujours de ce qu'on me fait, je n'aime pas qu'on se paye ma tête, je suis très rancunière sur certain points. Fidèle, en amitié comme en amour, lorsque je donne ce n'est pas pour quelques jours, je peux faire beaucoup pour les gens que j'aime, mais il ne faut pas se moquer de moi. Phobique, j'ai peur du noir, je ne sais pas vraiment pourquoi. Des clowns depuis que j'ai environ trois ou quatre ans. Les insectes, papillons, abeilles, tous ces petits machins qui volent et s'approchent d'un peu trop près. Stressée, je me tripote souvent les doigts ou les cheveux lorsque je suis nerveuse ou stresser. Et comme ça m'arrive plutôt souvent, je vais finir chauve et sans doigts. Bonne menteuse, je suis assez douée pour dissimuler la vérité, je ne sais pas si c'est un don ou un truc dans le genre, mais ça fonctionne bien.

17 avril 2004 - Assise sur mon canapé j’attends, qu'est-ce que j’attends ? Je dois avoir rendez-vous avec Oliver, mon soit disant petit ami pas vraiment ponctuel, et là il semblait prendre son temps, vingt minutes c'est du retard, deux heures c'est de l'indécence. Sa sonne enfin, je me lève bras croisé en signe de mécontentement et tape du pied avant d'ouvrir la porte. « Je sais chérie, je suis en retard, mais j'ai une bonne excuse promis. » Je ne répond pas et le regarde d'un air désapprobateur, elle avait intérêt d'être vraiment à la hauteur son explication. Et puis tout s'accéléra, il mit un genou à terre et me tendis une petite boite, non il ne pouvait pas faire ça, je n'y croyais pas. « Vic je t'aime et je ne vois pas ma vie sans toi, veux-tu m'épouser ?» Mon coeur loupa un battement et s'accéléra très vite, trop vite. Je faillie juste m'évanouir sous la pression. « Oui. » Le mot était sorti de ma bouche sans que je ne contrôle rien du tout, mais c'était évident, bien sûr que je voulais être sa femme. Même si je venais d'avoir dix-sept ans.

3 aout 2007 - Trois ans de mariage ça ce fête, Oliver quitte notre petit appartement de New-York, me laissant dormir. Lorsque j'ouvre enfin les yeux, je n'entends que les bruits des sirènes de pompiers dehors. Il y a du chahut... Un petit mot sur l'oreiller me fait sourire. "Je te réserve une petite surprise, je serais là très vite. Je t'aime ma femme." Il était presque onze heures, je ne cherchais pas vraiment à comprendre, Oliver n'a jamais été un garçon très ponctuel, donc ça ne m'étonne pas vraiment qu'il ne soit toujours pas là. Midi, treize heures, le temps commence doucement à être très long d'un coup. C'est donc seule devant la télévision, téléphonant toutes les deux minutes, sans réponse que je passe ma mâtinée. Et enfin mon téléphone sonne...« Madame Blackwell ? » Je regarde mon téléphone, cherchant à reconnaitre le numéro, mais rien. « Oui, c'est moi. » La voix de l'autre côté du combiné semble chercher ses mots. « Voilà, votre mari se trouvait dans une bijouterie aujourd'hui, dans laquelle il y a eu un braquage, qui a...mal tourné, je suis désolé madame. » "Mal tourné", "désolé", je ne comprends pas, mon téléphone tombe au sol dans un bruit sourd et puis plus rien, le trou noir. Je me suis réveillé quelques jours plus tard aux urgences. Veuve.

10 aout 2007 - Aujourd'hui va sans doute être la pire journée de toute ma vie. Je sors à peine de l'hôpital qu'on me demande déjà de faire un effort surhumain, bon sang je n'ai que vingt ans, comment peut-on enterrer son mari à vingt ans ? Habillé de noir, mes lunettes de soleil vissé sur le nez, j'avance tête baisser dans l'église, je n'ose pas relever les yeux, voir sa mère pleurer son fils disparu, voir sa soeur et son regard de haine, elle ne m'a jamais vraiment porté dans son coeur celle là. Je ne peux pas. Seulement je n'ai pas vraiment le choix. Je m'assoie au premier rang, mais ne retire pas mes lunettes, merci le maquillage waterproof. C'est à moi, le prêtre m'interpelle et je monte sur la petite estrade, faisant face à sa famille, ses amis... Nos amis ! J'inspire, pose mes lunettes à côté de mon papier et regarde tout le monde. « J'ai mis des jours à vouloir préparer un texte digne de ce nom en l'honneur d'Olivier, mais pour tout vous dire, je n'ai pas réussi, pas qu'il n'en vaut, euh valait pas la peine...Non, seulement la seule personne à qui j'aurais voulu dire toutes ses choses, n'est plus là pour les entendre. » Un sanglots s'étouffe dans ma gorge, mais je dois le faire être forte. « Oliver était le plus gentil, généreux, droit, honnête, courageux et drôle des hommes que j'ai pu rencontrer. Et jamais, je ne pourrais aimer quelqu'un comme je l'ai aimé...» Mes larmes coulent le long de mes joues sans que je ne puisse rien contrôler, tant pis. Je n'arriverais pas à finir. Je descends et laisse les gens parler tour à tour de l'homme qu'était mon mari.

17 mai 2008 - Je ne peux pas, j'ai vraiment essayé de rester dans cet appartement, notre chez-nous, seulement ce n'est plus chez moi, alors c'est décidé, je déménage. Un petit changement d'air ne me fera pas de mal. Mais où aller ? New-York, Miami, Paris ? Non, ma mère me parlait souvent d'une ville où elle se rendait souvent lorsqu'elle était plus jeune. Pourquoi ne pas aller y faire un tour. Borthwick, me voilà

14 janvier 2010 - Déjà trois ans que j'habite Borthwick, la vie ici est plutôt tranquille, du moins tant qu'on ne me cherche pas d'histoires, je ne vois pas pourquoi j'en chercherais. La vie à San Diego ne me manque pas. Enfin pas toujours du moins. Ma mère me rend souvent visite depuis que je vis ici, elle s'assure que je vais bien, que j'en ai fini avec mes vieux démons. C'est vrai que j'ai fait pas mal de bêtises après la mort d'Oliver, San Diego est une grande ville et on y trouve facilement ce qu'on veut, drogue, alcool...J'ai arrêté tout ça, enfin, plus ou moins. Surtout lorsque ma mère me rend visite, ce qui arrive parfois un peu trop à mon goût, mais elle m'aime et veut juste s'assurer que je vais bien.

Aujourd'hui - Et voilà, ça fait maintenant cinq ans que j'habite Borthwick et je crois que venir ici a été la meilleure décision que j'ai pris de toute ma vie. Au fil du temps je me suis fait des amis qui comptent vraiment pour moi, j'en ai presque totalement fini avec mes vieux démons, j'écris beaucoup et j'ai vraiment l'impression que ma musique commence doucement à percer. Sait-on jamais, j'y arriverais surement un jour !

CASSIDY

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& bon courage pour ta fiche